OTTAWA | La série de l’heure Stranger Things II, produite par Netflix, a bénéficié d’un crédit d’impôt du gouvernement du Québec au moment où sa participation aux finances publiques fait débat au pays.
Le logo du gouvernement du Québec trône fièrement dans le générique de la série iconique de l’automne sur Netflix, et qui compte des millions d’adeptes partout dans le monde.
Il s’agit de mesures fiscales consenties par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), pour des effets spéciaux faits par une entreprise de Montréal.
Règles
Cela, même si la série n’a jamais été diffusée au Québec hormis sur la plateforme qui ne facture pas les taxes provinciales ou fédérales.
« Théoriquement, ils y ont droit, mais c’est un signe de l’ampleur de l’envahissement de Netflix au Québec. Ils ont le pied dans la porte, ils savent comment nos règles marchent », s’inquiète Louis Dussault, président de K-Films Amérique.
Il a été impossible de connaître le nombre de productions originales de Netflix qui ont bénéficié de tels crédits ni la somme de l’argent public québécois envoyée.
Secret
Dans un courriel, la Société de développement des entreprises culturelles précise que « l’obtention de crédits d’impôt par une entreprise est un renseignement de nature confidentielle. »
Un argument qu’a répété Revenu Québec, qui n’a pas voulu révéler si d’autres séries Netflix bénéficient de crédits d’impôt, même si cette information est normalement inscrite au générique.
Ces crédits sont offerts à toutes les entreprises québécoises qui offrent des services de production aux compagnies étrangères, ce qui crée des emplois et développe l’expertise du Québec dans ce domaine.
Pas d’argent fédéral
Pourtant, ce genre de séries ne pourrait se qualifier pour un financement du Fonds des médias du Canada (FMC), puisqu’elle n’est jamais passée au petit écran ici.
« Pour avoir du financement du FMC, il faut que le projet soit d’abord diffusé au Canada. Netflix peut ensuite acheter cette licence-là et l’inclure à ses services », précise le porte-parole André Ferreira.
De plus, les montants fédéraux sont, eux, de nature publique.
La série Frontier, par exemple, a bénéficié de près de 3 M$ en subventions fédérales.
Cette série a été diffusée sur la chaîne Discovery au Canada anglais avant son entrée sur Netflix pour les téléspectateurs des autres pays du monde.