Des civils pour réviser les cas «non fondés»

La Sûreté du Québec et des organismes œuvrant contre les violences sexuelles devraient bientôt réexaminer des dossiers, une démarche qui va encore plus loin que celle des services de police de Montréal et de Québec.

Selon nos informations, la Sûreté du Québec (SQ) s’apprêterait à adopter un modèle mis de l’avant à Philadelphie, qui réunit des policiers et des organismes de défense des droits des victimes.

Le but recherché est d’accroître la transparence et le niveau de confiance des victimes.

La SQ n’a pas voulu confirmer l’information à ce stade-ci. La lieutenante Martine Asselin a rappelé qu’en avril, le corps policier s’était engagé à étudier ce qui se faisait ailleurs en Amérique du Nord afin de bonifier ses pratiques en matière de dossiers d’agressions sexuelles. Le processus est toujours en cours, a-t-elle indiqué.

Du côté de la Sécurité publique, le ministre Martin Coiteux s’est contenté de dire jeudi qu’un comité de travail se penche actuellement sur le modèle de Philadelphie, qui a notamment mené à la réouverture de 681 dossiers de viols en 1999.

Cette annonce survient alors que les services de police de Montréal (SPVM) et de Québec (SPVQ) sont en train de réviser des dossiers fermés pour avoir été jugés « non fondés », selon ce que révélait l’Agence QMI jeudi.

La police de Québec dit avoir pris cette décision après avoir entendu parler de la méthode de Philadelphie. Or, les dossiers sont révisés par des policiers, mais pas par des civils, tant à Montréal qu’à Québec.

Insuffisant

Et c’est justement ce qui manque à la démarche, déplorent plusieurs organismes d’aide aux victimes.

« Ça n’a rien à voir avec le modèle de Philadelphie », a réagi Stéphanie Tremblay du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS).

« C’est mieux que rien, mais c’est loin d’être suffisant pour faire une différence ». Selon elle, les corps de police ont besoin de l’expertise des organismes en matière de violence sexuelle.

Par exemple, de nombreuses victimes vont se souvenir de certains détails seulement plusieurs jours, voire des années après les faits en raison du traumatisme, explique Dominique Raptis du CALACS de l’Ouest-de-l’Île.

La SQ avait procédé à une révision faite par des policiers au printemps, mais l’opération n’avait mené à aucune réouverture d’enquête.

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